Le problème d'hypersexualisation des petites filles avec la prolifération des vestiaires communs, c'est à dire de marques qui s'adressent autant aux mères qu'à leurs filles, pose un problème dans l'esprit d'autres mères. Si certaines d'entre elles aiment avoir des enfants à leur effigie, d'autres s'opposent à ce conformisme familial et sont pour le développement des personnalités propres des enfants.
"On a l'impression que les enfants sont les clones des mamans, c'est là que ça devient dangereux. Je ne suis pas pour !"1 Ce phénomène de partage de marques entre mère et fille est d'autant plus visible avec les enfants des célébrités utilisées par les marques pour représenter leurs produits : "C'est soo much ce phénomène. Je n'aime pas du tout cela moi. Je ne regarde ni les blogs, ni les articles sur ces enfants-là... Mais quand je tombe sur un article et que je vois ces enfants portant des vêtements de marques hyperlookées, je trouve ça hallucinant ! Ce sont plus des objets publicitaires plus que des enfants."2
Une mère quant à elle a beaucoup insisté sur ce phénomène : "Ma fille est encore un bébé, je ne veux surtout pas qu'elle fasse petite femme. Je l'habille vraiment bébé. (...) Je n'aime pas ça et je trouve qu'aujourd'hui ils font trop de vêtements de bébés qui ressemblent à ceux des adultes.", "Je veux que mon bébé reste bébé, sinon ça ne me plaît pas." Enfin, à la question " Quel style donnez vous à votre bébé ?" La mère a répondu : "Jolie bébé, je veux vraiment qu'elle garde ce côté bébé sans faire petite fille. Elle a le temps de grandir."3
Les propos de cette autre mère sont aussi à prendre en considération concernant cette offre de prêt-à-porter, qui n'est selon elle, pas adaptée : "On peut même dire qu'il y a les mamans et les mini mamans maintenant ! (...) Je trouve qu'on n'habille pas un enfant comme on habille une maman. Tout ce qui pourrait être sur l'hyper sexualisation des enfants, c'est niet ! Je trouve ça moche et vulgaire, voilà !" Puis tard dans l'interview, elle revient sur sa conception de cette offre commune de prêt-à-porter : "Je ne suis pas pour la mini-maman. Il faut qu'elle grandisse avec son temps, qu'elle vive son enfance. Qu'elle mette des vêtements en rapport avec son âge. (...) Quand on voit des petites filles avec des petits talons, je trouve ça horrible, de mauvais goût et pas adapté ! Il faut vivre avec son âge !"4
La création de cette offre de vêtements pour un dressing commun entre enfants et adultes provoque de nombreuses réactions. Elle constitue à la fois une source de motivation à l'achat pour les mères qui aiment s'identifier à leurs enfants et inversement, mais aussi un sérieux frein à l'achat pour les mères qui voient d'un mauvais oeil la confusion des générations.
1 : Entretient N°1, C. Toussaint
2 : Entretient N°6, A. Ritz-Colas
3 : Entretient N°4, J. Ollanda
4 : Entretient N°8, M. Guy