mardi 31 décembre 2013

PARTIE 2 - Interview des mères




Cette partie repose sur huit interview individuelles réalisées auprès de mères consommatrices de produits en prêt à porter haut de gamme et de luxe pour enfants. D'une durée allant de 35,à 55 minutes, ces entretiens ont permis d'établir les profils et de cerner les comportements d'achat des mères pour leurs enfants. Menées par rendez vous, ces entretiens qualitatifs ont été retranscrit dans leur intégralité pour nous permettre d'interpréter leurs résultats.

Ainsi, grâce aux mères interrogées nous avons pu récolter un volume de données suffisant à l'étude de leur comportement d'achat. L'analyse de ces informations nous a permis d'en déduire des thèmes et des sous thèmes, reflétant les principales caractéristiques auxquelles les mères se réfèrent ou au contraire, négligent lors d'un achat pour enfant.

samedi 28 décembre 2013

La qualité d'un vêtement de luxe pour enfant s'inscrit dans la durabilité.



Kenzo Kids été 2012



Pour les mères acheter un vêtement de luxe en revient à acheter le prix de la qualité, comme si luxe et qualité étaient indissociable.

La durabilité d'un vêtement dans le temps est un critère essentiel au processus d'achat pour les mères. On a pu identifier lors de cette étude, que les mères considèrent l'achat de prêt à porter de luxe pour  enfants comme un investissement. Elles semblent en effet préfére investir de l'argent dans des marques qui durent, plutôt que dans des marques moins chers et de moins bonne qualité.



" La qualité. La qualité surtout (...) Je préfère vraiment la qualité. Il vaut mieux acheter une belle pièce: on la conserve, on la ressort, c'est dans la durabilité et ça reste un bel objet " ( Entretien N°1, C. Toussaint) On retrouve cette notion d'intemporalité qui est souvent assimilée au luxe. Le luxe vit à travers les années, sa qualité reste la même, c'est comme cela qu'on peut rester fidèle à un vêtement de luxe pendant des années.

dimanche 22 décembre 2013

Un produit à forte valeur sentimentale




On projette facilement une valeur affective sur nos objets du quotidien. Les vêtements des enfants en font parti. Souvent rattachés aux souvenirs, à des moments mémorables pour les parents, ils constituent les reliques du patrimoine familial : " Je garde des vêtements souvenirs, ceux qui m'ont vraiment fait craquer, qu'ils ont porté à des moments importants " (Entretien N°8, M. Guy ).

Les premiers vêtement portés par l'enfant qui ont une forte valeur sentimentale aux yeux de la mère sont également des pièces qu'elle garde en souvenir "Je garde certaines choses, par exemple le premier bonnet et les gants d'Andrès en laine Baby Dior et d'autres petites choses sympas..." (Entretien N°7, S. Caron ).

Bien souvent ce sont "de très belles pièces, soit celles dont j'ai du mal à me détacher"  (Entretien N°1, C. Toussain )

Le rapport de fidélité à l'attachement et à ce qui contribue au patrimoine familial est fort : "Mais c'est de famille, ma mère a fait ca avec ma soeur et moi. Mes filles ont mit des vêtements que j'ai mis à ma naissance. Je garde des vêtements pour ça, pour les enfants de la famille. Ca reste dans la famille." (Entretien N°2, P. Abadez )


Parfois même un vêtement ou une marque suffisent à remémorer à la mère sa propre enfance. Nostalgiques, elles peuvent projeter sur une marque le souvenir de leur propre enfance passée : "Jacadi que j'aime énormément, me rappelle les vêtements avec lesquels on m'habillait enfant..." (Entretien N°6, A. Ritz-Colas )

La qualité de ces vêtements de luxe pour enfants semble être inaltérable et hors du temps. Préservés du temps qui passe, ces vêtements permettent aux mères de voyager dans le passé en se remémorant les souvenirs de leur histoire de famille.

vendredi 20 décembre 2013

Les vêtements s'inscrivent dans la continuité


Souvent les vêtements sont victimes de leur qualité. Leur durabilité les fait traverser le temps et les générations, comme  nous l'avons précédemment signaler. Les mères achètent et gardent ces vêtements dans l'optique d'habiller leurs plus jeunes enfants avec. "Je ne revends rien du tout moi, parce que j'ai tendance à être conservatrice. Je me dis que c'est à moi donc de les garder. Et puis je ne sais pas si j'aurai un autre enfant donc je les garde..." ( Entretien N°6, F. Sambinello ) . 


" Je garde au cas où j'aurai un autre enfant... (...) Pour le moment étant donné que je ne sais pas si mon prochain enfant sera une fille ou un garçon, je garde." (Entretien N°4, J. Ollanda ). Dans le doute les mères préfèrent donc garder et réutiliser : " En ce moment tous les  vêtements trop petits je les gardes pour notre prochain enfant, donc ils sont soigneusement rangés dans une caisse" ( Entretien N°6, A. Ritz-Colas ) 

Encore une fois, le fait que ce type de vêtement porte un gage de qualité, garantit à la mère de pouvoir lui donner une  deuxième vie avec un autre enfant. Le vêtement se transmet au sein de la famille, il continue d'écrire son histoire et de faire durer celle-ci.

vendredi 13 décembre 2013

La deuxième vie du vêtement




Pour les mères qui souhaitent également se débarrasser des vêtements trop petits de leurs enfants, il existe plusieurs solutions ; soit les donner, soit les revendre. Céder les anciens vêtements est un bon moyen pour faire de la place dans l'armoire et accueillir ceux qui viendront les remplacer. Bien qu'elles gardent certains vêtements en souvenirs, les mères s'affranchissent souvent de ceux qu'elles n'aiment plus ou ne vont plus à leurs enfants.


Certaines considèrent qu'elles peuvent acheter des vêtements de luxe pour leur enfant, puisque ceux-ci se revendront mieux. Comme cette mère par exemple qui déclare acheter des marques comme " Repetto par exemple, j'achète souvent chez eux pour la petite... la dernière fois c'était un manteau magnifique avec un beau tutu, je sais que je le revendrai très bien sur internet" (Entretien N°7, S. Caron )


Ces consommatrices déculpabilisent en donnant pour faire plaisir à d'autres " Non je ne les revends pas, je me dis que c'est mieux de les donner parce qu'ils ne servent plus et que c'est mieux de faire plaisir à quelqu'un..." ( Entretien N°6, A. Ritz-Colas ) ou même en revendant et en se faisant plus d'argent : " Je gâte les copines qui ont des enfants plus petits, parfois j'en vends car je mets un certain prix dans leurs vêtements." ( Entretien N°8, M. Guy )


Quoiqu'il en soit, ces mères achètent des habits de luxe et savent que leur qualité une fois devenue obsolète pour elles, fera plaisir à d'autres.

jeudi 12 décembre 2013

La qualité d'un produit

IKKS Kids automne 2013


Outre la durabilité, se référer à un produit en toute confiance, sans se soucier d'éventuels défauts ou problèmes liés à la qualité du vêtement se trouve faire parti des critères de qualité recherchés par les mères dans l'achat.

En effet, les produits qui vieillissent bien ont beau être lavés régulièrement leur qualité reste la même. Les mères ont besoin de pouvoir faire confiance aux vêtements de leurs enfants. Un enfant bouge, s'amuse et dépense plus qu'un adulte, ses vêtements ont besoin d'être lavés souvent. C'est important pour les mères qu'ils tiennent. "En sachant que pour un enfant ça doit être durable, on lave énormément et il faut que ça reste joli. Il faut qu'il y ait une tenue dans leurs vêtements. " ( Entretien N°1, C.Toussaint )

Des mères avouent se diriger vers les produits de luxe parce que "Le luxe j'y vais vraiment pour retrouver la qualité, parce que ça ne bouge pas. Dolce&Gabbana pour enfants ça ne bouge pas donc dans la durée c'est bien. " ( Entretien N°2, P.Abadez ) et "D'abord j'aime bien me faire plaisir à moi et puis je regarde aussi beaucoup la qualité. Quand on peut laver 20 fois un vêtement et que la qualité reste la même, que le vêtement ne bouge pas, c'est ce que je recherche.  IKKS Kids, Dolce&Gabbana sont des marques comme ça. Une satisfaction personnelle avant tout en prenant compte la qualité. " (Entretien N°5, R. Iorio )

C'est sans doute pour cette raison qu' "il vaut mieux investir dans des vêtements Bonpoint qui restent impeccables plutôt que d'acheter des produits qui ne vont pas tenir ! "   ( Entretien N°1, C.Toussaint )

mercredi 11 décembre 2013

Acheter des vêtements de luxe : l'assurance de la sécurité des produits.

Zara Kids été 2013



Chez les  enfants la  sécurité représente un critère d'attention élevé, les mères sont vigilantes avec tout ce qui peut représenter une menace pour la  sécurité de leurs enfants. Les marques ont su tirer leur avantage de  cette faiblesse, en proposant à ces consommatrices de leur faire  confiance. Les  produits qu'elles développent doivent être des gages de qualité et de sécurité.

Acheter des habits de luxe renvoie à se prémunir des risques d'une qualité défaillante. Les mères n'hésitent pas à renouveler  leur fidélité envers les marques de  luxe car elles ont généralement une  confiance absolue en elles. Concernant la qualité, le luxe est pour ces mères une valeur sure : " C'est une grande confiance envers la marque. J'y vais et j'achète les yeux  fermer ! " ( Entretien N°2, P. Abadez ). Pour d'autres mères, cette confiance en qualité des marques de luxe est évidente : " Pour les vêtements j'essaye de faire un peu plus attention à la  qualité mais pour  moi je  ne vais que dans les  grandes marques  donc on retrouve la qualité en générale. J'ai les moyens de me payer ce type de vêtements alors je ne vais pas aller là ou la qualité est médiocre." ( Entretien N°3, F. Sambinello )

Une  confiance de la sécurité parfois inébranlable, certaine mères déclarent : " Je ne pense pas aux dangers d'étranglement, je fais  confiance aux  marques. Je sais que pour Zara par exemple, il n'y a pas de  motif à relief sur les  t-shirts mais seulement des imprimés pour les moins de 4 ans. Même ces marques là font attention. Je me fie à cela." ( Entretien N°7, S. Caron )

Un constat est rétorqué par cette autre mère, qui se fie plus à son instinct maternel et à ses propres  indices de sécurité plutôt qu'aux marques pour  choisir un vêtement à son enfant ; " Je fais attention aux cordons autour du cou (...) je fais très attention à tout ce qui coulisse et  cordons oui. " ( Entretien N°1, C. Toussaint )

mardi 10 décembre 2013

La recherche de qualité accrue pour certaines pièces




Toutefois, certaines pièces de la garde de robe enfantine sont plus considérée pour des mères. C'est le cas des chaussures, des manteaux et combinaisons pour les bébés et les jeunes enfants. Pour ces pièces là, qui sont considérées comme les plus sensibles, les mères ne regardent pas à la dépense et se réfèrent à ce qu'elles peuvent trouver de mieux sur le marché en terme de qualité : " Pour les chaussures je fais extrêmement attention à la sécurité... je n'achèterai jamais  des chaussures qui ne sont pas de marques. Ca jamais. On m'a toujours dit, mon père et le Pédiatre, que pour la marche les chaussures c'est très important..." (Entretien N°7, S. Caron ) Dans le cas de cette mère, c'est l'expérience de son père et celle de son médecin pédiatre en tant que prescripteurs, qui l'influence dans son choix. Une autre mère ajoute " J'essaye de l'habituer aux chaussures de marche parce que les pédiatres me le conseillent mais il a du mal à l'accepter. (...) Les chaussures de marche sont primordiales même si mon fils n'est pas confortable...". ( Entretien N°5 R. Iorio )

Les chaussures sont donc un investissement qui touche à la fois à la sécurité de l'enfant et à son bon développement. Le manteau qui sert à protéger quotidiennement l'enfant  des agressions du temps représente  la seconde pièce maitresse du vestiaire enfantin parmi les achats "sécurité" des mères. "Pour le manteau et la combinaison je ne regarde pas le prix, il faut que ce soit bien chaud !  Dans notre région ( Nord Pas de Calais ) il fait  froid alors je privilégie énormément les petits chaussons fourrés." ( Entretien N°4, J. Ollanda ) Une conviction renforcée par cette autre mère " Quand j'ai acheté le manteau de Calie chez Repetto, il me plaisait parce qu'il était magnifique mais aussi parce qu'il était en plume d'oies. Alors que tout ce qu'on vendait dans les autres marques c'était du polyester. Ce n'est pas assez chaud... Elle est en poussette avec sa nounou et va chercher son frère à l'école, en plus de sa couverture, il lui faut quelque chose de  chaud...". ( Entretien N°7, S. Caron )

dimanche 8 décembre 2013

Le luxe comme critère d'affirmation de soi

Alessandra Ambrosio à la soirée Oscars 2012


Au cœur du luxe, il y a l'individu et cette particularité à se sentir exceptionnel par la consommation de biens ostentatoires. Les mères interrogées pour cette étude ont toutes confirmé le fait qu'avant d'acheter des produits de luxe pour leurs enfants, elles étaient clientes pour elles ou leurs proches.
La personnalité, le  regards des autres et le plaisir personnel sont des moteurs à la consommation de produits de luxe.

Comme nous avons pu le voir précédemment dans notre étude, l'image d'une marque et sa personnalité sont parvenues à se  confondre à celles de leurs clients.
Les mères interrogées possèdent leur style, adapté à leur personnalité et à leur quotidien. Ces femmes se connaissent, elles savent ce qui leur va, elles possèdent un style affirmé. " Parfois c'est tendance mais ça ne vous va pas, je suis les tendances mais je ne me sens pas fashion addict au point d'acheter des choses qui ne m'iraient pas. (...) Je crois que mon style je le connais bien, je pense qu'à 40ans son style on le connait bien !"1

Un style vestimentaire qui s'adapte à la fois au style de vie personnelle et professionnelle de ces femmes : " il est plutôt adapté à ma façon d'être d'abord, ensuite à pouvoir pratiquer tous les jours donc il faut que ce soit confortable et sympa, puis parce que quand on travaille dans une  boutique on ne peut pas être en jogging !"1.

En découle de cette image un ajustement au regard des autres sur lequel certaines femmes possèdent un avis très lucide " Avec mon métier ( commerçante ) je ne peux pas me permettre d'être moins bien habillée que ce que je vends ! Le fait que je m'habille, que je prenne soin de moi, ça donne envie à mes clientes. J'ai beaucoup de clientes qui s'identifient à moi, quant elle me voit bien habillée elles vont me demander des conseils plus facilement. Je pense que si je m'habillais mal, je n'aurais pas autant de clientes dans ma boutique. Je dois véhiculer une image."2

Cette adaptation au regard des autres pourrait être vécue comme une contrainte mais au contraire, ces femmes y trouvent un moyen d'être prise en considération " Je suis toujours bien habillée, même quand je vais travailler. J'aime bien être élégante parce qu'avec mes patients c'est important et ils me le disent " vous êtes belle ! Bien habillée !  Vous sentez bon !". Je pense que c'est aussi agréable pour eux que pour moi".3


1 - Entretien n°8, M.Guy
2 - Entretien n°4, J. Olladan
3 - Entretien n°5, R. Iorio 

vendredi 6 décembre 2013

Image et regard d'autrui sur l'enfant

   


   Cette image que ces mères renvoient aux autres, est un principe qui s'applique à leurs enfants. Elles sont conscientes que leurs enfants sont autant regardés qu'elles et qu'ils inspirent à autrui à juger non pas chaque membre individuellement, mais toute la famille dans sa globalité.

C'est pourquoi une des mères a déclaré lors des interviews "en fait parfois, je suis plutôt gênée quand j'emmène mon fils à la crèche avec des habits Dolce & Gabbana... Ca me gêne quand je suis confrontée à des gens qui n'ont pas les moyens d'offrir ça à leurs enfants. Parfois je me sens obligée de me justifier mais je continue de l'habiller comme ça."1 Cette mère de famille a l'air d'être entraînée par l'envie de se faire plaisir en habillant son enfant pour elle et à la fois par les jugements que peuvent émettre les autres mères à l'égard de son enfant.

Elles prennent en compte le regard d'autrui qui peut les gêner, les critiques, les rassurer ou les flatter et donc les influencer dans les achats qu'elles effectuent pour leurs enfants. 

    Le regard des autres enfants est aussi à intégrer dans l'habillement et les choix vestimentaires, "Il faut s'adapter. A l'école aussi, il faut faire attention par rapport aux autres enfants à l'école. Il ne faut que ce soit trop visible, sinon on est en décalage avec les autres et ça ne passe pas. (...) Cette année aussi elle avait une doudoune. Moncler noir avec un col en fourrure, je me suis rendu compte qu'elle le retirer systématiquement pour aller à l'école."2 Les enfants échangent beaucoup, parlent et émettent des jugements. Ils sont autant capable de se complimenter entre eux que de se faire des remarques qui peuvent être blessantes. Dans la cour de récréation, les vêtements peuvent être à l'origine de remarques positives "Ma grande sait qu'elle est bien habillée parce que d'autres élèves lui ont dit..." ou à l'inverse de moqueries : "parfois elle se limite parce qu'à l'école il y a des moqueries. Les copains et copines sont un peu jaloux et se moquent de ses vêtements donc il y en a certains qu'elle ne veut plus mettre."3
Une mère vis à vis de sa fille a effectivement constaté que les enfants étaient attentifs au regard des autres : "Ils sont déjà dans le regard des autres, oui. Les petites filles notamment se regardent beaucoup. Ma fille est forcément un peu influencée par ce regard dans la cour de récré. Par exemple, le jean patte d'éléphant, j'aime bien cette coupe de pantalon, je trouve ça ravissant sur ma petite. Elle aime bien mais elle ne le mettra pas pour aller à l'école. Elle le mettra seulement quand on est en famille parce qu'elle l'aime bien. Elle ne veut pas le porter car le regard des autres la gêne. C'est tout simplement la petite phrase qui va l'agacer des autres camarades, qui diront : ton pantalon large ce n'est pas à la mode !"4

Les mères doivent donc prendre en compte les attitudes et les réactions des autres enfants afin d'adapter le style vestimentaire de leurs enfants et leur permettre de s'intégrer dans la communauté enfantine. Cette communauté peut parfois être sévère et la conformité peut être à privilégier dans ce contexte.

1 : Entretien N°5, R. Iorio
2 : Entretien N°1, C. Toussaint
3 : Entretien N°2, P Abadez
4 : Entretien N°3, F. Sambinello   

jeudi 5 décembre 2013

L'originalité pour se démarquer


Le luxe propose une offre de prêt-à-porter à la fois esthétique et originale. Pour les mères l'originalité d'un vêtement est aussi un des moteurs à l'achat. Leur intérêt est de différencier leurs enfants de ceux des autres. " J'aime ce côté - je ne suis pas habillé comme tout le monde - (...). Je fais seulement attention aux looks de mes enfants, qu'ils soient originaux."1
Pour financier cette originalité dans les marques de prêt-à -porter, les mères sont prêtes à y mettre le prix "Je n'ai de budget pour rien du tout moi ! L'originalité ça se paye !"2

    Ces mères savent que les marques de luxe proposent des vêtements dont les coupes, matières ou encore imprimés sont originaux. Les marques de luxe innovent et les autres marques suivent . Elles sont donc à la recherche de cette particularité bien souvent pour elles-mêmes et le sont aussi pour leurs enfants. A la question "Qu'est ce qui vous incite à acheter des produits de luxe ?". La réponse est : "L'originalité des produits... Le fait que se ne soit pas porté par tout le monde... Les coupes car se sont souvent des beaux produits bien coupés. Et de bonne qualité ! (...) Même si c'est très tendance, ce n'est plus possible je l'achèterait pas car trop vu sur tout le monde."
    Néanmoins, nous devons souligner ici un phénomène paradoxal de la part de ces mêmes mères. Au cours des entretiens elles nous ont fait part de leur quête d'originalité dans l'achat d'habits pour leurs enfants. Pourtant, quand on parle du port de l'uniforme à l'école, elles ont toutes deux déclaré que leurs enfants étaient inscrit dans des écoles où le port de l'uniforme est obligatoire. Leur avis sur ce vêtement est contradictoire avec ce désir d'originalité : " Je trouve que c'est très bien l'uniforme, c'est pratique. Et puis ça permet de ne pas trop se comparer, ni de regarder les autres à cet âge là. Nous, dans l'école de ma fille c'est "blouse libre" donc chacun peut choisir de porter ce qu'il veut. Je trouve ça plutôt bien."4
La seconde mère quant à elle a dit : " Je trouve ça très bien parce que moi j'aime qu'il soit bien habillé mais je n'ai pas envie qu'il y ait des distinctions entre les enfants. Au moins le tablier ça leur permet un peu d'être à égalité même s'ils ne s'en rendent pas compte maintenant, je pense que cela jouera sur leur perception petit à petit."5

Ces mères souhaitent donc avoir des enfants au style vestimentaire qui se démarque de celui des autres enfants, mais que ça ne joue pas sur les rapports des enfants entre eux.

1 : Entretient N°7, S. Caron
2 : Entretient N°7, S. Caron
3 : Entretient N°8, M. Guy
: Entretient N°8, M. Guy
5 : Entretient N°7, S. Caron     

mardi 3 décembre 2013

Une consommation hédoniste



Privilégier l'achat plaisir et vivre son expérience shopping comme un loisir, comme toute autre activité, possède ses limites.
Les interviews nous amènent à penser que les mères interrogées semblent prendre du plaisir à acheter des vêtements à leurs enfants. L'achat de ces biens représente une consommation tout à fait personnelle. Avouée et décomplexée, cette consommation contribue à la recherche de son propre plaisir, à un besoin de satisfaction et de bien-être. " Ce qui m'attire le plus c'est l'image, la qualité cela dépend. (...) Après l'image c'est vraiment pour moi parce que c'est proportionnel à mon niveau de vie, c'est logique." ( Entretien N°3, F.Sambinello )

En effet, à la question A qui sont destinés vos achats de luxe, votre consommation personnelle ou faire plaisir aux autres ? La majorité des répondantes a indiqué que c'était pour leur plaisir personnel et après pour les autres : " C'est une satisfaction personnelle. C'est moi j'aime bien. (...) D'abord j'aime bien me faire plaisir à moi." ( Entretien N°5, R. Iorio )

De même, la catégorie des "autres" est souvent restreinte aux proches : La famille ( conjoint, enfants, parents, neveux, nièces, frères et soeurs ) et les amis très proches: "Que pour moi ! Enfin quand je dis moi ça englobe mon concubin, ma fille et moi. Quoique j'aime aussi offrir du luxe à ma mère et ma grand-mère... (...) C'est vraiment pour faire plaisir aux gens qui me sont très proches. ( Entretien N°3, F.Sambinello )

"Par contre au niveau du tissu et de la qualité ça c'est clair ! Il y a aussi une forte notion de plaisir. Comme me disent souvent mes filles - mais mamans on en n'a pas besoin pourquoi tu as encore acheté ça ? - ! Ou alors - On a assez de robes, fallait pas l'acheter ! - Elles sont plus raisonnables que moi ! ( Rires) "( Entretien N°2, P.Abadez )

Toutes les mères ont évoquer la notion et la recherche du plaisir pour soi dans l'achat de biens de prêt à porter haut de gamme. En effet, nous avons relevé que le mot "plaisir" était un des mots les plus cité par les mamans au cour de cette étude. On ressent vraiment l'engouement qui anime ces mères de se faire plaisir en habillant leurs enfants. Pour certaines ça en deviendrait presque un jeu. Elles évoquent même le fait de " jouer a la poupée ". Une autre maman a dit : "C'est pour ça aussi que je me reporte sur ma fille, je l'habille comme j'aimerai m'habiller." ( Entretien N°3, F.Sambinello )

dimanche 1 décembre 2013

La recherche de soi dans l'offre pour enfants





Dans cette étude de la consommation de prêt à porter de luxe destiné au vestiaire des enfants, nous avons pu relever que  des mères s'identifient à leurs enfants et à l'image renvoyée.

L'offre de prêt à porter actuelle permet de répondre à ce besoin. Parents et enfants n'ont pas de mal à aborder les vêtements et accessoires, puisque les marques ont fait le choix facile de décliner une offre existante sur un nouveau marché.



C'est la confusion des générations "Comptoir des cotonniers par exemple, s'intéresse beaucoup au vestiaire mère-fille. On a une confusion des générations... Les vieux veulent se rajeunir et les  jeunes se  vieillir... On a un aspect marketing que je trouve intéressant... il y a beaucoup de marques qui vendent aux familles : le père, la mère, les enfants..."( Entretien N°6, A.Ritz-Colas )

Ce partage de marques communes autour des  collections pour les  adultes et les enfants rencontre un réel engouement. Des mères ont déclaré lors des interviews vouloir que leur marque préférée soit décliné pour leurs enfants " J'aimerai vraiment bien que The kooples fasse de l'enfant, c'est ma marque préférée, j'adorerai y habiller mon fils" ( EntretienN°5, R. Iorio )  et d'autres qui aiment particulièrement des marques pour enfants, vouloir les  voir évoluer vers une offre pour adultes : " Je l'habille à mon image, avec les vétements que j'aime. Mes goûts se reflètent sur mon bébé. J'aime beaucoup Bonpoint mais ils n'en font pas pour adultes !" ( Entretien N°6, A.Ritz-Colas )

Une autre mère nous a confié : "Souvent on me dit- Quand on voit tes filles on te  voit toi - J'adore quand on met toutes les trois un pantalon vert, pantalon rouge, ou bleu... c'est un dérivé de moi". ( Entretien N°2, P. Abadez ) Une seconde mère corrobore l'élément de réponse "J'ai des goûts communs mais je ne peux pas m'habiller comme elle. Donc j'habille ma fille comme j'aimerai m'habiller. Ma fille adore m'emprunter mes sacs, mes bijoux et mes  chaussures... Elle les voudrait pour elle plus tard. On se prête des vernis à ongles aussi." 

Dans une partie à venir consacrée à l'éthique et au prêt à porter pour enfant, nous verrons les dérivés de la confusion de ces vestiaires